23.11.07

Premiers dessins. Premières notes. [7/8]

Samedi 20 octobre 2007. 9h08. l’éprouvante semaine des dessinateurs. M bonjour. Alors voilà j'ai encore menti : hier soir, impossible de faire quoi que ce soit d'autre que de m'écrouler devant un repas et une bière, pour regarder d'un oeil clignotant et réjoui la défaite tonitruante de F. j'espère que notre président va un peu débander. mon grand-père, qui aime le rugby (il a été champion de F en son temps) et la politique (il a aussi tricoté avec les hommes du gratin) avait clairement choisi son camp, attendant de pied ferme (je l'imagine dans son fauteuil club, du même style que celui que tu as chez toi) la défaite de l'équipe de F - et surtout la défaite de son déjà ex-entraineur presque futur-ministre. il doit être content, mon pépé. poésie, rugby et politique. bref. après deux jours de dessin en maison de retraite (customisation d'un chariot médical), j'ai réussi à attraper presque-une-maladie-du-travail : très mal au bras qui dessine (le droit), jusque dans l'épaule (encore un peu ce matin). cela ajouté aux conséquences de la somme inouie de boulot que j'ai eu cette semaine, hier soir vendredi soir était une limite, et mon corps (qui a du sentir venir le week-end) m'a tout simplement lâchée : pas de dessin, pas de cerveau, rien. donc, je n'ai rien fait pour O, ni pour quoi que ce soit d'autre, d'ailleurs. mais je ferai aujourd'hui et le posterai dans la foulée, bien que ça risque de ne partir que lundi. je suis assez contente, quand même, d'avoir réussi à tout mener de front jusqu'à hier soir et là, je dois te dire que je ne suis pas fâchée d'être samedi, même si bien sûr pour beaucoup de gens le dessin passe pour une activité de maternelle (alors on fait joujou?, voilà ce que j'entends souvent) et un travail pas très sérieux (quand on arrive à le considérer déjà comme un travail). je m'en fous je continue. j'ai choisi ça je les emmerde. même pas, d'ailleurs, je les emmerde. j'ai choisi ça c'est tout. hier j'ai essayé un tailleur pour avoir l'air sérieuse. pas de bol la vendeuse me donnait encore "à peine vingt ans, allez, vingt-cinq ans". bordel de merde. donc je l'ai pas acheté, il faut que j'en trouve un qui me donne mes trente ans, une aura de sérieux, un flot de crédibilité, - en imposer au premier coup d'oeil - bref, que j'en jette, quoi. un truc qui dise que le dessin c'est un métier avec tailleur. ah, je me fous un peu de ma gueule. beaucoup, même. moi qui mets un point d'honneur à lutter contre le sérieux et la crédibilité. bon. trèves de conneries : faut que j'aille me ravitailler pour le week-end, en vélo, à quelques bornes, à G. ça caille ici. on sent qu'on est dans l'est, maintenant. je vais sortir mes gants. belle journée à toi. M.






Lecture du mail vers midi. Un petit déjeuner. Me recoucher. Me relever. 15h00. bientôt départ vers P. Passage par l’île de V. Des notes dans le carnet. Marcher au bord de la rivière. Marcher dans la ville. Rejoindre P. Y être. Parler un peu avec P. Le conte. L’atelier conte. 17h53. incarner le récit. Incarner quel personnage. Choisir ton rôle. L’inventer. Il y a des dessins, au dos des dessins. La cité au dos de la cité. L’invisible cité, la face invisible du dessin : derrière. Retourner l’image. Celle première avant celle qui ira jusqu’au visible. Plus grande la cité derrière l’était-elle trop et plus de place pour le monde. Deux corps au dos de la cité. Deux corps aux dos de l’image. Deux corps sans l’à venir de ce à quoi de ce dessous quoi ils s’accrocheront pour la fuite la survie non monsieur, vivre, pas survivre. Et après vous allez en faire quoi de ? et après vous allez faire quoi ? et après, et après, et après le et ? 18h45. reprendre les notes non encore retranscrites. Je vais te demander d’oublier. D’oublier ta terre d’or. Je vais te demander. Me demander. De. Me demander si. Ne pas oublier le voyageur visible. Invisible. Ne pas oublier ne me guérit de rien. Je ne suis pas malade je ne peux pas guérir. Si tu n’avais pas la peur tu n’aurais pas le désir. il y a la maison. Il y a la maison, ici, c’est un lieu de l’exil. C’est un lieu transitoire. Ce n’est pas chez moi ici et tous les jours j’y viens. Définir à qui appartient cette maison. C’est la maison de qui. Il y a tous ces gens là et moi avec eux. Nous sommes les prétendants. Je suis I (Lapsus, je voulais écrire : T). Il n’y a pas de P. Ah bon ? Où est U. U c’est U, you, I, c’est I, je. C’est I qui parle à U. I speak to U. c’est une cité sans père sans enfant et sans femme. Il y a un homme et il n’est pas là. Je me voyais plutôt dans la peau de T. t’es qui. Je suis T. Qui t’es, toi ? je suis l’aède sans la lyre je suis le copiste de l’auteur sans nom voici ce qu’il, écrivait quand il était là l’avez-vous vu ? Euros / Eros : la guerre des deux yeux. Argent domination achat possession contre désir. Voyageur visible, invisible. Invisible et présent. L’invisible est présent. Désir est le nom du voyageur présent à l’invisible. A amour. Eros désir. A amour et poésie. Faire la route ensemble. Quelque temps plus tard. On ne peut parler de U sans qui ? Eh bien sans H. Non. Sans la mer ? Non. Sans P. Ah bon ? je vous propose le thème suivant. Suivant. Suivre. La suite. Selon. La suite. je vous propose le thème suivant. Variations du thème. je vous propose le thème suivant. U sur les bords du lac T. Menteur. J’aimais allé là-bas. Jamais allé là-bas. Tu vois la confusion. Tu vois la fiction ou tu vois le mensonge. j’écrirai ma vie devenant à moi-même l’écho vrai de ma voix. Ça veut dire ? Le grand lac, en plein milieu de l’A, berceau de notre. Une origine toujours plus grande à l’origine donnée comme étant. Le conteur, il est toujours au-dessus. Il faut se dépêcher de parler de lui (qui ça ?) car il disparaît. Ta précipitation participe à sa disparition participe à. Ne précipite pas. Chute. Silence, chut, ta précipitation participe à ne rien fixer. 19h13. D fredonne la chanson V mon amour qu’elle va chanter toute à l’heure. U rencontre L. L c’est ma grand-mère. Vrai. Mère de mon père. Croiser D et l’homme au fauteuil vert, ils allaient sur l’île de V. VOUS TOUS, ICI, A PART MOI. Dit-il. Je ne l’aime pas ce type, non plus. Les réactions de U en A. Des bobards. Il n’y est jamais allé. Ne l’écoutez pas. Echo à : n’écoutez pas les sirènes. C’est la même chose si tu écoutes U il te bouffe. Si tu écoutes tu es bouffé par la parole de qui tu écoutes. Je ne connais rien de l’A. Rien, ni par l’expérience, ni par. U, c’est l’ignorant total, c’est l’enfant, c’est T, c’est le même, il n’y en a qu’un. L’un est parti, l’autre est resté. Et pour rester fidèle tu crois que P a couché avec son. Avec son silence sur ce qu’elle fit pendant 20 ans elle a couché, P. La taiseuse sur ce qu’elle fit contre le menteur. Au final, on peut dire que l’on ne sait rien d’eux. Et qu’ils sont l’appel à la venue de tous nos fantasmes. il est obligé d’inventer, il invente tout. Imaginez que vous êtes un A. Pour quoi faire. Tu veux connaître mon fantasme de A. Parle-moi de toi. Si je parviens à t’entendre, alors : quel travail aurons-nous fait ensemble. U, les enseignements de U. Je veux entendre U me dire enfin j’ai compris. Pas moi. Traduction 1 : moi, je ne veux pas. Traduction 2 : moi, je n’ai pas compris. On parle peu des femmes dit-il. Qui : on. Qui : des. Un chien aboie. On va reprendre au chant 13. Résumé des épisodes précédents. Ecrivez écrivez il en restera toujours quelque chose U invente son voyage en A pour effacer la mauvaise conscience de N. Les esclaves de N. Si tu inventes c’est que tu masques, c’est là où D est un sacré malin : en inventant le masque : que masque-t-il et montre-t-il quoi celui qui montre le masque. Chant 16 : retrouvailles U et T. Ré-union.

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