23.11.07

Premiers dessins. Premières notes. [1/8]

Ceci est un récit traduit. Ceci est un récit à traduire. Ceci est un récit où la fiction se tiendrait dans la seule lecture. Ici, les noms ont disparu. Et les dieux avec eux. Ne reste ici des noms que les lettres : en lieu et place de chaque nom : une lettre. En lieu et place de chaque dieu : un œil. Un seul nom. Toujours dit. Un seul dieu. Encore nommé. Eros.





Dimanche 14 octobre 2007. On attend qu’il y ait un peu de monde pour commencer. Moi, je trouvais que c’était tôt pour un début. Voleur de phrases. 14h14. Moi, je ne raconte pas. On me demande si c’était bien je dis oui c’était bien. Voleur de mots. 14h25. C’est le premier jour. On fait connaissance. Phrases mots de toi phrases mots de l’autre écouter voler garder donner. Un billet retour. Un billet de non-retour. Un secret qui surgit sans que je m’y attende. Faire récit. Garder secret. Le secret de U, c’est la mer. Me dit M. Dans la famille des sans nom, je voudrais le fils. Il attend avec maman le retour de papa et papa retourne à la mer. Retrouver les yeux cachés dans la forêt des lettres. Est-ce que j’ai oublié les noms des yeux. Un nom est un mot. Retrouver les yeux dans la forêt non des mots ni des phrases mais dans celle des lettres. Là, dès l’être. 15h36. Un acrostiche à partir du nom d’un oeil. Écrire. A partir de. Partir. C’est toujours les batteries qui posent problème. Des images pour garder traces. Derrière le mur. L’œil de C est peint sur un carton. La multiplication de l’œil unique. Je te démultiplierai la vie. Je te démultiplierai la vue. Vous allez chercher. Je ne vous en dévoile pas trop. La première ligne c’est. On peut entrer dedans. Moi, je vais t’accrocher l’œil. Moi, je vais t’entrer dedans. Par l’œil. Je vais te voir par le dedans. Tu es arrivé à quelle heure, tu venais d’où, tu as fait quoi jusque là. Attention, les colonnes du temple, c’est réel. C’est fiction. Ecoute, je vais te raconter l’histoire. Ça, ce signe là, ça veut dire : éternité. C’est le premier jour. La première fois que tu es venu ici, tu te souviens. Oui. Raconte-moi. Non. Je te raconterai une autre fois où je suis venu. Ici. Je te raconterai sans le vouloir au grès des jours, selon nos rencontres. L'instant, de la rencontre. Le temps, de la rencontre. Après, je reprendrai la mer. On va peut-être en faire moins que prévu. Une femme passe et me demande : retour ? Chère M, je suis assis derrière une table et devant moi le clavier. D'où je me tiens, je vois une robe que je ne peux mettre que si quelqu’un m’aide. Un geste, que je ne peux voir que si un autre le fait. Vous avez inventé un mot, quel est-il. Je vous jure madame que je n’ai jamais couché avec un garçon. Citation de citation de citation. Oh, ma vie mise à vue. J’en ferai le récit. Je mettrai une robe à ma vie. Tu ne reconnaîtras rien de moi. Regarde. Comme ça je te plais, et comme ça. Regarde. Le récit de ma vie, je vais te le donner à voir comme ça, il me plaît, et s’il te plaît, ne viens pas me parler de mensonge. J’essaye de faire une colonne. J’essaye de dessiner un œil. Ici, je bâtirai une ville. Et je vous ferai ensuite une troisième proposition, aurons-nous jamais assez de temps pour tout vivre. Chère M, je suis à la table, au clavier. A ma droite, derrière le mur : un œil cherche dans l’espace un corps pour s’accrocher et partir de lui. Voir. Une femme devant moi caresse un chien. Devant moi une femme prononce le mot monstre. Une femme derrière le mur prononce le mot désignant une machine par laquelle payer le temps de stationnement autorisé pour une machine permettant de se déplacer dans l’espace. Elle dit je vais faire une colonne. Une femme là filme les pieds d’un homme. Sur quoi repose un temple. Hommes. Colonnes. Il ne faut pas approcher de trop près sinon il prend la mer, attention, il faut que vous lui parliez, sinon : il ne sait pas ce qui se passe, c’est un chien. Il s’appelle B. Oui, c’est ça, parlez-lui. Ohlala quoi, que vouliez-vous lui dire. Il y a un événement, c’est le chien de U, il a peur des hommes, qui ça, le chien, ou U. Il y a des êtres humains dans des fauteuils, aussi, excuse-moi, je passe. Le chien embrasse la jeune femme, je passe. Devant la caméra, tu es magnifique. Un devin. Qui te révèle ton avenir. Mon chien n’a qu’un œil, c’est pour ça, je l’ai appelé B. Mais au prix de combien de jours de marche. Combien de jours m’a-t-il fallu pour nommer le chien B, et non pas C. A la fin, il s’écrase au sol. A la fin, filiation, passation, transmission. Allô la terre ici la mer. A la fin, il abrège, il accélère la fin car il faut bien ne sait-il encore pas qu’il ne faut. Non. Je t’inventerai un monstre que tu n’osas jamais penser pour un corps. Ce sera moi. Monstre inventé. A chaque page. Figure de monstre réinventé. Ce sera moi. A chaque page. Dans les fauteuils, tu me vois. Je vais faire comme si, comme si, comme si, comme si, comme si c’était une vague, une tempête, une lame, me déchirant les os de mâchoire gauche à tempe droite, mais déchirure intérieure et rien à vue. Pourtant, toi, tu verras tout. Dans les fauteuils, assis bien tranquille dans le confort des fauteuils, tu liras la guerre, le sang, le chaos, tu liras le récit né des contraintes premières et comment ton corps vit guerre et sang et chaos tu le diras comment par ta lecture seule, tu retiendras et ne montreras vrai de toi que ce qui t’en échappe. 16h42. Ça va commencer par une chanson. Je vous propose de l’écouter. Je vous propose de faire retour. Je vous propose de me dire un secret. Je ne joue pas. Je chante. Avec B. Chante. Avec M. Chante. Avec toi. Brûlant secret. Résumé de l’épisode pas encore vécu. Comment le désir et la passion, enracinés au fond de chaque être, peuvent le révéler à lui-même et bouleverser son destin. Fin du résumé. Résumé suivant. Oiseau ivre. Apprend à vivre. Embrouillé par ses larmes. Enfant malade. Grand labyrinthe. Chemin toujours. Souvent lassitude. Matin tranquille. Comme un grand. Comme un oiseau. Cherchant refuge. Comme un rebelle. A deux balles. Sans arme. Refais ton lit. Refais tes rêves. Mets ta robe. Deviens reine. Maintenant. P, reine de I. Reine de moi. Pendant 20 ans. Ça y est, dit-elle, j’ai mon programme, je vous propose d’écrire une variation sur l’existant. Si j’avais été méchant. Mais. Tu as été méchant. Si tu es méchant, je t’attache avec du scotch. Si tu m'attaches avec du scotch, comment je continue l’histoire. Mon corps immobile, tout ce que tu veux, mais pas la bouche, ma seule demande. Que je puisse continuer de dire, je veux bien être privé de tout, mais pas de la parole. De rien d’autre. Es-tu bien certain. Au centre de l’espace, ils sont assis. Ils sont trois, assis dans des fauteuils, c’est l’heure des retrouvailles, secrètes, interdites. P, U, T, sont ensemble et seuls et ce qu’ils font là tous les trois je te le laisse deviner. Tu crois. Personne ne les voient pourtant ils sont à vue de tous les autres mais tous les autres parlent, ça les rend aveugle. Eux trois, là, non, ils sont ensemble et seuls. Ils écrivent. Ils savent ce qu’ils font. Sans parole enfin les voilà unissant leur vie dans le silence de ce qu’ils écrivent. Tous ceux qui se taisent ne savent-ils pas qu’ils écrivent. Quand la peinture sèche. Le temps. Nécessaire. A la peinture pour sécher. Quel écho. Avec l’écriture des mots. Un mot sec. Une écriture sèche. Caresse-moi. J’ai frotté ta peau tendrement au papier de verre. On a tout le temps que l’on veut. Les passés, à lire. Les passés, à venir. Les passés, à écrire. Est-il écrit, dans le journal. Je ne pense pas que tu vas continuer pendant très longtemps. Je ne pense pas que je vais m’arrêter maintenant. 19h25. De retour d’un tour dehors. Le monde, dehors. J’en ramène quoi. Une photo. Trouvée. Déchirée. Trouvée au sol. Je colle au mur la photo. Déchirée en trois, trouvée dans la rue derrière la piscine L L. Dehors le monde. Sa vie continue. Ça vit. Continue. La maison. Ici. J’appellerai ici ce lieu maison. Là, j’installerai mon lit. Là, j’installerai mon verbe. Je ne dormirai pas ici. Je serai à l’affût des corps, des regards. Animal. Chien. Je convoquerai la pensée. J’appellerai ta venue par le récit de mes jours inventés. La ville. Le monde. Une vie. L’autre a le même dehors que toi. Mais ta vie au monde moi j’en vois quoi. Dans ce monde du premier jour. Que voyons-nous. Qui a mis la lumière. Et toi pourquoi es-tu là. Comment es-tu venu. J’ai traversé le fleuve en pensant à mère à mer amer. And see the sea. La mer, la vue. Oh toi monde dehors dis-moi ta vie montre-toi que je te vois parle-moi que je t’entende. On a du mal à s’y retrouver. La nécessité. De l’arbre généalogique. Ne désarticulera rien. Ne réarticulera rien du pas claudiquant de ton fils boiteux grand inventeur de piège marié à l’amour. Z mon époux. Z mon frère. Dit-elle. C + H + Eros = à qui je demande. Dans la ville. Je marche. Dans la ville. Je marche vers le premier regard bleu que je vois et je lui demande. Je ne rentrerai que lorsque j’aurai la réponse. Tu penses bien que ça prend vingt ans minimum. Et selon. Le point de départ de ta marche. La ville et la couleur des regards t’apparaissent tout autre que. Attention. A ce que te disent les livres. Des yeux. Et ce que te livre l’auteur de tes jours quant à l’interprétation des vies antérieures à la tienne et des voies justes menant à. Variations et suites. Lui, on peut lui faire confiance. Pourquoi tu dis ça. Tu penses que je mens. A quel récit tu fais confiance. U, tu crois qu’il dit vrai à quelle page. Ma confiance n’exige en rien de toi que tu me dises le vrai. Ainsi je te dirai mon amour. Et moi si je te raconte, et moi si je te dis, et moi si je prends la mer est-ce que tu me crois. Moi, je suis ta, appelle-moi A, je suis ta première, je suis le récit de ta, je suis le récit de toi, le récit d’avant toi, je connais ce lieu d’avant toi, duquel tu déchiras le crâne de, papa ton père il était le dernier, tu as remarqué. Il n’y aura que 24 lettres. 24 chants. 24 jours. 24 heures. Il y aura 10 millions de vivants et de morts et je serai seul et je devrai leur parler comme te parlant à toi seule la première je serai le dernier. J’inventerai la disparition. L’apparition. Je serai D de la cuisse de J. je suis A du crâne de Z. Moi tête-pensée. Et la vie, tout autre. Selon que ton point de départ est une cuisse ou un crâne. Ici, je bâtirai une ville, tout autre. Une ville-pensée. Une ville-chair. Il ne faut pas tout dévoiler. On a tous des idées floues, on a tous des idées claires. J’écrirai l’histoire, afin de lui tracer une ligne claire. Le début. Moi, je trouve ça très bien. Ça permet de reprendre. Là, ça permet de faire unité. L’écriture, qui désunifie. B. Tu vois tout autrement la ville, selon que tu pars de B, de N, ou de H. Je te conseille d’entrer au service de C. C’est quoi cette histoire de couilles coupées. Il lui arrache les couilles et crée l’espace temps c’est quoi cette histoire. Avoir du mal à établir une chronologie dans ce qui se passe. Premier temps : ils écrivent. Ils sont dans le silence. Ensuite ils convoquent le monde et disent au monde les mots écrits. Temps 2 : le peuple est réuni et chacun de lui prend tour à tour la parole et tout le temps nécessaire est pris par chacun pour dire ce qu’il sait de certaines connaissances relatives à la généalogie du monde et des yeux du monde. Un des orateurs demandent qui a écrit tous ces livres auxquels ici chacun tourne le dos à l’instant de prendre la parole. Pendant ce temps un espion est là qui entend tout qui voit tout, qui n’en sait que très peu sur les raisons de sa présence en ce lieu si ce n’est celle, justement, d’affirmer par une enquête à vue le rien qu’il sait des origines, guettant dans le dire des hommes qui l’entourent un écho à la sienne qu’il reconnaîtrait. Attention petit, C n’est pas C. Un cœur n’est pas un chœur. Un corps. H le temps. Ici. Le messager des yeux se sent redevenir un enfant. Tu ne voulais pas jouer la fiction. Non. Je ne voulais pas jouer la fiction. P joue pour moi la fiction. Cet autre, là, toi, ce corps autre, de toi, joue la fiction du sommeil, s’allongeant sur ce lit installé par moi et dans lequel je ne dormirai pas, jamais. Je crée un leurre. Ce lit. Je refuse la fiction que j’ai installé. Je crée le leurre d’un décor qui ne servira pas à ce qu’il annonce. Ces corps, ce sont les leurs. Le mien. Ce lit. Un corps allongé. A la vue des autres. Ecrire. A vue. Dormir. A vue. Vivre. A vue. C, elle lit, C, elle dit bonjour, C, elle dit bonjour trois fois. La femme à la caméra filme le lit vide. Oui. Tu as très bien entendu. Le lit avec P, le lit sans P, le lit réel, celui de fiction. Puis les trois premiers chants. Sont lus. Retour. C’est premier soir. Et toi, d’où tu viens. J’entends C, elle dit : à suivre. Résumé. De l’épisode précédent. Résumé. De l’épisode au présent. Je le lis. Et toi, d’où tu viens. Les yeux. De l’espace. Les hommes. Des yeux, oui. Si l’on donne aux yeux leur véritable nom : désir de l’homme. 23h52. 20h30. Nous avons les moyens techniques pour lutter contre les yeux. Et vous. Allez pouvoir me croire. Elle dit. Branche un micro. Branche-moi un micro. Branche-moi un micro dans le corps. Fais-moi entrer les machines. Dans le corps. Elle dit. Et sa voix faible envahit l’espace. Les yeux. Sont cachés dans les gaines plastiques isolantes. A l’intérieur, le flux électrique. Le voilà ton nouvel œil. As-tu les moyens techniques pour réinventer pour inventer pour maîtriser ton nouvel œil. As-tu un corps en capacité d’être traversé par ton nouvel œil. Nous avons crée de nouveaux yeux pour tuer les yeux anciens. Nous n’avons pas bougé. Oh si. les nouveaux yeux, ce sont eux qui nous tueront. Dit C. nous n’avons pas bougé, je confirme. Dit C. Dit G. Etre nommé, par ta nom. Etre, nommé, par ce que tu nommes. Tu ne seras pas G, pour moi, tu seras la terre. Je te nommerai terre avec toi je prendrai la parole, terre, à toi, je parlerai. Avec toi, avec P. Avec toi, P, j’appellerai mon père au secours, je lui réclamerai la vengeance, eh, father, venge-moi, papa P : exécute la commande, et, pauvre U, pauvre you, pauvre toi, sans toit pendant dix ans sur la mer, salaud creveur d’œil de fils de papa P. Résumé. Résumé de l’épisode précédent. Chaque œil est maintenant vu et montré comme une figure de l’inconscient. J’accueille chaque figure comme un œil ouvert sur l’inconscient. Résumé. Des épisodes précédents. Nos corps sont présents. Nos voix lisent. Disent. Repartent. Dans la lecture. Repartent. En mer. Elle est où la maison. Nous sommes dedans. Le monde est tout autour. Nous faisons dans la maison le récit du monde autour. Y sommes-nous jamais allés. Vas-y lis, la discussion, ce sera plus tard. Une parole qui dit. Une parole qui lit. Une parole qui ouvre et attend la parole en retour. Une parole qui attend l’écoute. Une parole qui demande le silence. Une parole qui impose. Une parole qui entend, attend. Une parole. Pour entendre. Une parole. Pour parole. Donner. Parole. Une parole. A entendre. Une parole. Où parler. Une parole. A taire. Une parole. Pendant laquelle. Taire. Accoster. Cesser de paraître. Entendre. Une parole à taire et rien entendre de tout autre. Il retourna. A l’écriture. La vraie vie c’était quand. Entendre. Un son que personne n’avait jamais entendu sur terre : oh my son, my sun, on the sea, oui je vois. Il chanta la beauté de cela qu’il avait inventé. Oserais-tu chanter la beauté à la face de C. Quand les loups ne se comportent pas comme des loups les hommes sont changés en porc. C, c’est elle qui les transforme en porcs, les hommes. Cesser de paraître. Autre que ce que. Vous êtes. Nous. Sommes. Revenez quand vous serez. Vivre, et penser comme des porcs. Une femme raconte à vingt corps allongés l’histoire de toi. Une femme raconte l’histoire d’un homme. Il aimait sa mère au point de lui faire un enfant. Toute la beauté de ces femmes est demeurée dans leur voix. Qui sont-elles. Dans la voix (réponse :) des sirènes, il y a le récit de ta vie et tu veux le(s) rejoindre. Dans ce pays en temps de paix la sirène de la ville ne sonne qu’une fois par mois. L’avion qui décolle tout à l’heure dans le ciel brumeux. L’avion. Une ombre dans la brume. Dans ce pays où la guerre souterraine que chacun subit sans la nommer a pour nom vas-y nomme-la, le chant de la sirène n’envahit la ville qu’une fois par mois. Bonne nuit. Les petits. Il est midi. U, lui, est le seul à avoir entendu la voix des sirènes. Avec O. Il a joué de la lyre, celui-là. Vérifier. Origine de la concurrence. Pour ne pas crever. O. Les sirènes. Chercher. Doux comme une femme. U, lui, il entend, il veut entendre, il entend, il se fait attacher, il veut entendre, ou il veut se faire attacher ? Ne nous arrêtons pas, laissons-nous arrêter, mais ne touchez pas aux animaux : alors, on y va ? Ils y ont touché, ils ont touché aux mots, ils ont touché aux animaux, regarde, ils touchent les mots, ils touchent les troupeaux des yeux, l’acte sacrilège, ils prennent pouvoir, oh, muse, moussa, parole chantée, parole rythmée. Regarde, ils ont lu, regarde, ils tissent leurs noms les uns aux autres. Quelle est cette communauté de femmes et d’hommes. Est-ce que je lui appartiens. Ils contre nous. Quel est cet île. J’y vais ou j’y suis. Quel est ce récit, gentil méchant récif, je le lis, le vis, je parle au présent ou au passé. Je parle de vivre ou parle devoir. Oui. tu as très bien entendu. Par. Le. Devoir. Je meurs. Ça veut dire vivre, mourir. On ne le sait qu’à la fin. Lire, dans la nuit, tenir, la lecture mais pour qui, pour qui lis-tu quand l’étranger n’est pas face à toi. Tous les moyens sont bons. Pour ne pas rentrer chez toi. La pupille de l’œil est un caillou. Elle veut lire. Résumé des épisodes précédents. Elle veut lire. Il veut parler. H a soif. Elle a. La langue bien. Pendue. Avoir. La langue bien pendue. H pendue par les pieds. Vérifier. Chercher. Inventer. Il y a des trous dans l’histoire et là tu cherches là tu inventes. Tu cherches en toi. Dans les livres. Neuf muses. Filles de neuf nuits. Fille de père et de mémoire. Elles chantent. Le triomphe de leur père, muse née d’une oralité secrète. Elle régit le poète qui ignore le désir de création. C’est une puissance divine qui te met en mouvement, comme cela se produit dans la pierre que E a nommée M. Cette pierre n’attire pas seulement les anneaux qui sont eux-mêmes en fer, mais elle fait passer en ces anneaux une force qui leur donne le pouvoir d’exercer à leur tour le même pouvoir que la pierre. C’est de cette pierre, à laquelle ils sont tous suspendus, que dépend la force mise en ces anneaux. C’est de la même façon que la muse, à elle seule, transforme les hommes en inspirés de l’œil. La muse elle crée de la mémoire, elle est issue de mémoire et de père sans autre nom que père, ne jamais oublier ça, la muse ça l’amuse elle chante et le père et la mémoire elle chante la fiction du père invente-elle une mémoire. Pour. Les hommes. Elle est garante de quelle mémoire. De la mémoire de quelle invention. La muse fait connaître les événements passés, est-il écrit dans le journal. Il ne s’agit peut-être pas d’un passé historique, au sens moderne du terme, mais plutôt d’"un temps originel, un temps poétique" : c’est le temps des héros. Pour qu’elle devienne vérité, la parole poétique est indissociable de la muse et de la mémoire, et l’aède ne peut opposer à la muse son propre savoir. Il est inspiré par les voix des muses "à l’unisson", celles qui, échappant à la temporalité humaine, voient "ce qui est, ce qui sera, ce qui fut". Elles sont donc gages de vérité. Dans I, les muses voient de manière directe et parfaite les événements que l’aède souhaite raconter ; cette "autopsie" des muses, selon le sens étymologique du terme, est opposée au savoir indirect, "par ouï-dire", des poètes qui se contentent de reproduire ce qui leur est indiqué. Le poète entend la voix des muses et l’inspiration surgit. Ainsi I se déploie par le recours à la personne du poète, instrument aux mains de la muse. Elle est celle qui sait car elle est celle qui voit. Quant à l’aède, il n’a point besoin de la vue mais de l’ouïe : D comme H n’ont plus aucun lien avec l’univers visible et n’en demeurent pas moins de "divins" aèdes. Voir par soi-même les événements n’est pas nécessaire pour délivrer une parole vraie. La parole du poète permet d’échapper au silence et à la mort. Elle lutte contre la force d’oubli que représentent par exemple les sirènes, figures antithétiques des muses mais qui, comme elles, savent "tout ce qui advient sur la terre féconde". Parfois considérées comme les filles de M, de T ou de C, les sirènes, remarquables musiciennes, auraient perdu leurs ailes à la suite d’un concours de chant avec les muses : ces dernières auraient arraché leurs plumes pour s’en faire des couronnes. Honteuses de leur déchéance, elles se seraient alors réfugiées dans les rochers de la côte méridionale de I, d’où elles attirent les navigateurs. Ainsi chantent-elles, en promettant au marin U de lui donner le pouvoir de connaître à l’avance tous les événements à venir. Le héros résiste, car il sait par C que leur chant est signe de mort. Son désir est pourtant immense. U refuse l’oubli de soi. L’abandon. Désir allant présent / mémoire parole passé. La pupille de l’œil est une pierre, une masse rocailleuse, un météorite, une planète. Avoir une planète dans le creux de l’œil. Une planète dans l’œil te rend aveugle et te donne à voir. A suivre. Derrière le rideau. La voix de la femme racontant aux corps allongés les gestes de l’homme, les corps sont-ils des êtres humains, animaux, porcins. Voix de la femme racontant l’histoire de toi. La voix basse de l’homme dans la nuit, il lit. Toute sa vie, fier de toi, j’entends sa voix dire : toute sa vie, fier de toi. 00h25. Quand l’habit de mort du père de l’époux sera tissé je t’ouvrirais mon lit. Les yeux ne veulent pas que tu rentres chez toi bonne blague ils ont bon dos les yeux. Appelons les yeux DESIR DE. Appelons les yeux d’un nom qui saurait dire à suivre en étant présent sans rien renier de ce qui fut. Encore deux nuits de récit avant le retour. Oh, que le récit ralentisse mon retour. Oh, que le récit ralentisse mon retour que le récit dit. Le porcher ne te reconnaît pas, mais ton chien te reconnaît, et il en meurt, ton chien : est le seul à te reconnaître, le seul, à te reconnaître, il en meurt. J’en meurs de te reconnaître est mon nom véritable j’en meurs. D’à nouveau sans cesse naître avec. Rien. Ne peut être sans amour. Dit l’homme dans le fauteuil vert. Quand il lit, là, tout le monde l’écoute. Reconnaître son maître. Et en mourir. Tu as eu ta réponse. Tu as eu la réponse à ta question première maintenant il faut rentrer chez toi. A suivre. ‘’Ne dis pas qui je suis’’ est le véritable nom de U. De quoi s’agit-il. D’un compte-rendu d’enquête sur le personnage toi du monde. O, c’est le nom du voyage. Oh dis c’est quoi le nom du voyage que dit le nom de toi. Cherche. Où. Poursuis. La retranscription. Des notes. La lecture. Les voix. La présence des voix. Celle des corps. Ferme les yeux. La présence des voix, c’est le seul décor. Ma voix, le seul des corps que jamais tu ne toucheras. Je suis le récit. Je suis la parole. Je suis la loi. Qui m’a écrit. Ferme les yeux. J’entends. Ils parlent. Disent. Lisent. Ils te parlent, ils me lisent, ils nous disent. Toi, tu aimes qu’on parle de toi car ‘’ne dis pas qui je suis’’ est ton nom véritable. Ce secret était connu d’eux deux seuls. Qui a dit ça. Je l’ai entendu. Elle dit hop quand elle lui donne le livre. Elle a lu. Elle va manger. L’homme dans le fauteuil vert à son tour lit. Il ne dormait pas. Un lit. Il attendait. Maintenant lit. Il. Est dans son fauteuil vert. Il. Est le cri d’un oeilIl faut brûler pour briller. Lit d’origine. Désir en son. Origine. Ce lieu d’origine. Désirant. Lieu d’origine du. Désir. Ou bien sa fin. Bonne raison de partir si sa fin. Origine. Due. Tu me dois. Une origine. Tu m’en dois le récit. Un récit. Sans fin. Bonne raison de partir, si c’est sans fin. J’aimerais que tu acceptes. De porter ces messages, que j’ai à faire parvenir au monde. Si tu acceptes, tu dois être disponible à tout moment de ta vie. H. Messager de son père. Mais. Mais. Je vole ! Je vole ! Brave petit. Et toi, quel message as-tu dans le creux de ta main, veux-tu me dire. Origine du jour. U : est le seul à se choisir lui-même pour revivre dans le corps d’un autre s’il avait à revivre. Mais. Tu. N’auras pas. A revivre. Tu es dans la montagne. Tu fais la lecture à l’espace. Tu fais la lecture à ton amante. A ton amant. Au corps chaud de l’amour tu lis ton amour à lire. Ta voix résonne dans la vallée. Je t’appelle. Est-ce que tu es avec moi en ce moment. Si. Tu es avec moi. Qui anime le soleil. Faire. Une liste. De tous ceux à qui tu as parlé. De tous ceux animés par ta parole. Nous. Début de la lecture de O. Chant. 1. Chant. 2. Chant. 3. Récit du retour de N par lui-même. Récit du retour des autres par N. Récit du retour de T par N. Papa, qu’est-ce que c’est ? 00h49. Relecture. 1H15. M, bonsoir. Avant de rentrer chez moi, ci-jointes les quelques pages de notes écrites aujourd'hui, à P. C'est plus que brut, et sans travail d'écriture, et suis curieux de savoir ce que tu y liras, toi, qui n'est pas là. j'ai la sensation d'être d'avantage dans ce que j'entends 'dans et avec les textes' qu'avec ce qui se passe, ici. Mais c'est un soucis que j'ai tout le temps. Ce que j'entends avec et dans les textes c'est avec ici que je l'entends. Bien sûr. En tout cas ça me plaît d'être là. Me sens tranquille et libre d'être et de faire selon / comme / je veux je sens. J'essaye de t'envoyer des images du lieu demain. Ou bien : faire sans ses images. Et rien qu'avec les notes que je t'envoie. Comme tu préfères. Dis-moi. Ils sont cinq encore, à lire, en bas, là je suis dans les bureaux, à l'étage, je les entends. ''au cours duquel un mystérieux artiste’’, c'est le récit de la vie de H. ‘’La vie d'un œil’’, la vie d'un homme. ils ne meurent pas, les yeux, est-ce qu’ils vivent. voilà. pour ici. "artiste", oui, j'ai bien entendu, puis "quel est son nom", "j'exige de connaître son nom". puis. stop. arrêter pour aujourd'hui. suis là depuis 13h00. bientôt 2H00. ici là stop. bonne nuit à toi bon jour, selon l'heure de lecture pour toi de ces mots. espère que tout va et continue comme tu aimes. je t'embrasse. A très bientôt, M. 2h23.


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