24.11.07

Ensuite. [11/12]


11. Mercredi. 17. Lundi. 19. Ville de N. Ville de C.


Et le papillon et la flamme de la bougie. La belle histoire de la connaissance par la mort. Connaissance, ou savoir. Lui, il sait. Je vais lui demander. Il dit. Je sais, parce que j’ai connu. Je sais, par ce que j’ai connu. Je sais : c’est après avoir connu. Naître avec, c’est après naître. D’accord. Il crache dans la gueule de C et C elle sait, elle sait : non pas d’un savoir lié à une expérience (antérieure, éprouvée), mais d’un savoir divinatoire, un savoir à venir, C, elle sait, C sait : arrête un peu de faire le con, tu sais, tu sais, très bien ce que j’entends : une histoire de cul à l’échelle du COSMOS, allez viens, qu’on se marre, cosmos, viens à la maison, ton père vient de naître c’est dire que ? – oh je t’en prie, ne sois pas vulgaire, parle-moi d’amour, je n’ai cessé d’ignorer ce que c’est, je te jure, je ne sais pas ce que sais le voilà mon véritable nom : tu sais est mon véritable nom, tu sais, pendant 20 ans (guerre et mer), je me suis amèrement trompé. Tu connais, les mots croisés de P, il y a une définition et sa réponse que j’aime particulièrement, définition : à qui il manque une jambe, réponse : anputé. Eh bien moi c’est pareil – tout autre, d’accord - : pendant 20 ans, je n’ai su que dire le voilà mon véritable non, tu vois, ça vaut la peine de revenir, de répéter, tu vois la lenteur, un peu ? Tu la vois, en même temps, la détonation ? Cette zone-là, entre la charge et l’explosion, juste avant que ça n’explose. L’immensité de cette zone-temps. L’immensité de l’explosion. (Et. Nous ne sommes ni des yeux. Ni des géants. Nous voulons jouir comme des yeux mais nous avons des corps de femmes et d’hommes. Nous voulons sentir en nos corps en nos vies une puissance de détonation que nos corps et nos vies ne peuvent supporter. Pour nous, c’est la mort assurée que de vivre en nos corps cette orgasme-là. Tout ce tient, tu vois : mortel que nous sommes. Oui, je sais bien que tu voudrais la vivre cette détonation, et être vivant, encore après. C’est bien pour ça que tu ne vis pas. Pardon ? Toujours. Refermer. La parenthèse) 11h34. A vient de cracher dans la gueule de C. On est dans une cour d’école. Et C elle sait. Mais personne ne veut la croire. Est-ce qu’elle pleure, C. Croyance. Un œil unique = mon amour. Aime, et fais ce que tu voudras disait le curé pédophile à ses enfants de cœur en leur citant les saintes écritures. C, elle voit. C, elle voit et par sa voix elle dit et personne ne croit sa parole encrachée. Tout le monde l’entend, personne ne la croit. Personne est ton nom véritable. Crachat, dans ta bouche, est ton nom véritable. Une langue : est dans moi, qui ne m’appartient pas. Et quand je parle ça t’arrache l’oreille. Quand je parle ça m’arrache la bouche. Tu les entends, mes lambeaux. J’ai pensé cela. Pendant 20 ans. Elle restera immortelle, à condition de ne jamais revoir la terre de son pays. Qui suis-je ? Il l’a rendu immortelle, mais elle avait oublié de lui demander qu’il fasse qu’elle garde sa jeunesse (gardien de ma jeunesse, je te salue), aussi, chaque jour elle se ridait, rétrécissait, chaque jour plus vieille et chaque jour sa taille plus petite dans l’espace. Jusqu’à la poussière, elle aurait fini en poussière, si elle ne s’était retrouvé face à une boulette d’argile de la terre de son pays, et l’a vu : oh, ma mort, oh, maman ma mort, mater maman je meurs, la mort m’atterre, mais non, tu viens de naître, c’est bien ce que je dis, maman. Si les histoires traversent les siècles c’est qu’elles sont vraies. C’est qu’elles ont besoin d’être vrai, tu veux dire, non ? J’ai besoin d’être vrai. Il est impossible que je te mente. Impossible que je te dise tout. Impossible que j’achève le conte, tu sais, celui de l’enfant à naître : celui où l’enfant ne sortira du ventre de sa mère que lorsque le père aura nommé tout du monde. 11h52. Elle voulait s’accoupler à cette bête. Son désir : qui lui brûle le ventre. P. Et le taureau blanc. M. D. Architecte, marionnettiste. Je ne retrouve plus mon K ! De quoi il parle ? Ou alors : il faut qu’il connaisse le chemin du retour. A. Et P, elle est où pendant ce temps-là. Cet heureux temps n’est plus, tout a changé de face, depuis que sur ses bords les dieux ont envoyé la fille de / M et de P. Souvenir du collège. JM, meeting # 13 : à la tour E, le 13 octobre 2008 à midi. Moi j’irai, tu y seras ? T, du verbe taire, lui-même issu de terre, forme dégradée revisitée de mater, mère, mer, fin du tableau. Et ça, c’était avant après pendant, dit la conteuse. Tu parles, si je l’entends ! Est-ce que tu ne parles que si je t’entends. C’est tentant de croire. Stop. Il faut creuser dans le fond des comptes. Il y a des richesses, il y a des puissances. Mais il n’y a pas : l’argent : je me trompe ? Une histoire de l’argent. Origine de l’argent. Naissance de l’argent. Règne. Temps présent. Destruction de la libido. S. Captation de la libido par les forces de la consommation. Je consomme donc je jouis mon existence réduite à la jouissance de consommation. Oh, consume-moi. Il faut brûler pour briller. Je ne sais pas tout de celui-là. Rester dans la ligne du milieu du ciel. Tiens-le toi pour dit, P. 12h08. Pause dans le travail sur le chantier. Silence dehors. Silence non pas. Calme dehors. Entendre les oiseaux. A. Lectures à venir.

C’est une marche. Un lundi. Ville de C. C’est avec P. Nous nous retrouvons au Régent. Descendre à pieds depuis la maison de père et mère, la maison du présent de père et mère, notre maison non-commune. Elle est sur les hauteurs de la ville. De là l’on voit en bas toute la ville dans sa cuvette. C’est le matin, je marche vers le centre de la ville. Vers ce bar proche du collège et du lycée où nous avons passés huit années de notre vie. j’ai vécu plus de jours à Paris que dans l’enceinte du lycée. J’ai vécu plus de jours dans la ville natale que nulle part ailleurs. Aujourd’hui. J’y suis de retour pour une marche commune avec le plus vieil ami. Frère pas frère. Marche sur les lieux de notre enfance. Quel sens à ça. Ecrire au présent dans les décors du passé mort. je ne peux rien convoquer ou peine du passé. Mémoire sans traces accessible. J’écris au présent les traces pour demain, incapable de retrouver celle d’hier. hypothèse : je n’ai pas vécu. 10 heures, dans le bar. Penser à l’autre ami d’enfance qui s’est fait branlé par le curé. Mémoire sans traces accessible. Et moi est-ce qu’il a m’a branlé le curé. Qu’il m’est branlé l’esprit est certain mais la queue qu’en a-t-il fait. Est-ce que j’efface de la mémoire son geste. Est-ce que j’efface de la mémoire le désir que j’en ai. Penser à l’une des fiancées du plus vieil ami. Le sperme j’en ignore la couleur autant que la consistance je dis qu’il est noir, erreur, j’ai essayé, moque-toi, vas-y, oui c’est ça. c’est au bout du couloir. Moi je suis à l’intérieur, toi sur le palier, tu arrives ou tu rentres chez toi, dans mon souvenir tu rentres, nous avons quel âge. Mon père entre dans la chambre, il entre dans la salle de bain, nous faisons du bruit dans la nuit, nous dormons dans le même lit nous chahutons dans le noir, la porte s’ouvre, lumière, mon père le méchant papa lumière, et toi, au pied du lit : je refaisais le lit, monsieur, mon père entre dans la salle de bain, il a vu de la lumière et il entre, il n’a pas vu de lumière et il entre. Leur chambre est à l’autre bout de l’appartement. Est-ce que je les entends jouir. Je branle dans les collants de ma mère. Je l’entends ronflé, pas jouir. Tu descends à pieds depuis la maison de père et mère jusque vers la ville. Vue sur l’église où tu as fait ta communion. Première. Seconde. Solennelle. Un être solennel. Une guerre première, seconde. Mondiale. Un être mondial. Idéal. Un idéal. Un être monde. Au monde. Un autre. Un récit structuré. Une parole proliférante. Le journal local. Centre du pays. Je longe le lycée en ce moment. Et alors c’est comment ? c’est éclairé. Je viens d’arriver à l’instant. Etre à l’heure, c’est arrivé en même temps que toi. Magasin de vélo et mobylette, liquidation totale. Liquider les souvenirs. Le vélo de mon père. Ma première voiture. ma mobylette. Je ne l’es ai pas eu parce que j’en avais besoin, mais parce que ça se faisait. De quoi j’ai besoin. De quoi as-tu besoin. Je ne connais pas le besoin. J’ai tout ce que je veux. Avant même de le demander. Avant même de le vouloir. Je veux rien. J’ignore ce que je veux. Sinon vivre et quelle monnaie pour acheter cela ne s’achète pas. un panneau : fête foraine d’automne. Une étudiante, un livre sous ses yeux. Et si je me mets là est-ce que tu me vois. Architecture, littérature et espaces. Une place, avec vue sur l’extérieur. Arrivée du plus vieil ami. Un café ensemble. marche boulevard lafayette. Cette maison à droite là une nuit tu entends pour la première les suites pour violoncelle seul de B. si je dis ‘’une nuit’’, est-ce que tu entends ‘’nuit amoureuse’’. Ce n’était pas une nuit amoureuse. Je venais faire des photocopies je crois dans cette maison. Chez un architecte je crois. Ou un décorateur. Ou un architecte. A l’occasion du tournage d’un film. Les mains au dos. C’était le titre. Les titres restent. Tu peux parler au présent. Tu peux dire : c’est le titre. C’était le tournage du film. Dont le titre est. Les mains au dos. Guerre mondiale. Départ des appelés. Il n’y a avait autant de Kebbab, avant. en 1918, est-ce qu’il y avait des kebbab. L’arrivée du premier kebbab dans le pays. Ecrire avec l’arrivée du kebbab, la progression du kebbab. le temps est gris et froid. le pont de naud. C’est un carrefour. C’est un pont. Marcher dessus. Il enjambe une voie ferrée passant derrière l’école où vous vous êtes rencontrés pour la première fois. Tu ne t’en souviens pas. lui, oui. Lui, il se souvient de tout. Non. Tu lui dis que tu passais par cet autre chemin, sans lui, justement. Il nie cette possibilité. Il nie la possibilité que tu aies pu prendre un chemin sans lui. Vous marchez côte à côte. Temps gris et froid. la rue monte. A droite, l’immeuble où une amie de ta mère a vécu jusqu’à sa mort. tu ne sais rien. elle vivait là dans cette immeuble quand toi tu vivais dans cette ville. Voilà ce que tu sais. Elle morte d’un cancer. Cela aussi tu le sais. Elle a vécu seul beaucoup. Tu aimerais bien ne pas mourir d’un cancer. Tu marches à côté de ton plus vieil ami. Vous marchez dans un chantier où se bâtissent des immeubles résidentielles de haut standing. Ils bâtissent les immeubles résidentielles de haut standing sur l’emplacement qu’occupait la maternité où tous les deux vous êtes nés. Vous ne saviez pas que vous étiez dans la même maternité. Cela n’a aucune importance. Je suis né cinq mois après toi. Y avait-il dans l’air de la maternité quelque chose de ta présence encore. La réalité de nos présences aujourd’hui, sans la maternité, mais au même endroit quarante ans plus tard. Tu parles de tes enfants. De là où ils sont nés. Tous les deux au même endroit. Ailleurs dans la ville. Tous les deux sont nés au même endroit. Ailleurs. Ce n’est pas par là que ça passe. Ce n’est pas par le retour géographique, pas par ton corps présent à nouveau là où il vint pour la première fois au monde que ça passe. Non. Aujourd’hui décor mort. Aujourd’hui ton corps présent vivant dans le temps gris froid avec le plus vieil ami. Nous voyons d’ici les immeubles de la rue des neufs soleils où j’ai vécu entre juin 69 et décembre 75. Il y a un balcon, là, qui était le notre. Le souvenir des bruits de billes tombant au sol à l’étage au dessus. Nous n’étions donc pas au dernier étage. Le souvenir de ma mère qui me dit que nous jouions avec M d’un balcon à l’autre. Il y avait donc un balcon collé à notre balcon. Le souvenir, à voir l’autre façade de l’immeuble, que la fenêtre de la cuisine, oui, c’était là. Nous enjambons un muret, depuis le chantier des immeubles résidentielles de haut standing en construction jusqu’aux immeubles de la rue des neufs soleils. Une femme nous regarde. Marchons vers elle. allons la rassurer bonne dame n’ayez crainte nous ne faisons que marcher sur les traces de notre passé mort. Ah oui vous habitiez là dit-elle ah oui mais moi aussi il y a cinquante ans que j’habite là vous devez alors avoir connu les ; non ; je ne me souviens. Je ne me souviens que de tata garçon, même étage que nous, ah son mari est mort, non elle n’habite plus, maintenant M il habite à Angers je pourrais aller le voir d’un coup de voiture. l’envie de frapper à la porte de l’appartement dans lequel tu as vécu. Ressurgir au présent dans les lieux de ton passé aujourd’hui devenu décors de mémoire. Un corps de la mémoire, oh mon enfant. Plus loin une maison où tu vécus chez la parents d’une fiancée. Des maisons d’accueil. Combien de maison d’accueil. Sois le bienvenu. Je fus le bienvenu. Je ne fus pas le bienvenu. Comment je fus le bienvenu. Comment je ne fus que pour incarner l’idée que je me fis de l’être, de l’être bien venu, de l’autre non bien venu. Je t’écrirai une lettre par jour, tous les jours de ma vie. j’ai pris du retard. Je ne rattraperai pas le temps. Regarde. Aujourd’hui je n’ai rien fait. Première image d’un rêve, ici, juste ce morceau de rue, bombée, et le ciel au dessus, je sais que j’ai rêvé avec ça, je sais qu’en rêve j’ai été là. Je suis. Le rêve de la vie de. Non. Je suis. Au côté du plus vieil ami dans la ville où nous sommes nés, nous cherchons des garages où nous garions la voiture lorsque nous habitions l’immeuble de la rue des neuf soleils. Nous trouvons des garages. Ce devait être là. nous marchons ensuite vers l’immeuble où toi tu vécus cinq ans d’enfance. Il y a une zone que nous traversons et qui séparaient les deux espaces dans lesquels alors nous vivons. Tout début des années 70. nous traversons cette espace aujourd’hui. Nous entrons dans ton espace d’hier. Terrain de pétanque où joua ton grand-père. Ecole où tu allais alors. Il est interdit d’entrer dans les écoles, dans les enceintes des écoles. Même avec en nous l’enfant que nous étions nous ne pouvons ? Interdiction. Nous passons devant. Nous regardons. Un second terrain de pétanque. Un territoire derrière la barre d’immeuble, un territoire ma limite de jeu, c’était là. c’est une ligne au sol, sur le trottoir, que nous franchissons, marchons vers la barre d’immeuble. Allo mamy, c’était à quel étage. Ça a beaucoup changé. Il n’y a plus l’ai de jeu. Allo maman, je voulais te demander. On habitait au troisième ou au quatrième. D’instinct, quand je lève la tête, c’est là que je porte les yeux. Des paroles au téléphone. La distance. Des rires. Oui oui je me souviens aussi. Nous entrons dans la cage d’escalier. Nous marchons jusque devant la porte de l’appartement dans lequel tu vécus cinq ans d’enfance. C’est le même sol. Tu n’arrêtes pas de répéter. C’est le même sol. Appropriation de l’espace devant les portes. Les espaces communs. Ici, je fartai mes skis. C’est hallucinant que ce soit le même sol. Une hallucination : c’est le même sol. Partout où tu marches c’est le même, tu t’en rends compte aujourd’hui. A partir d’aujourd’hui, tu marches sur le même sol, à partir d’aujourd’hui tu le sais. Apaisement, ou cauchemar. Partout où je suis, partout où je vais, c’est le même sol. Il y avait de quoi jouer, là. En t’attendant, je. Le centre aéré. Le centre du pays. Un centre : aéré. Le souvenir du bus garé sur la bas côté de la route dans une forêt, pour qu’un des enfants puisse descendre et aller vomir dehors. Moi ? ici mon grand-père garait sa voiture le mien ne conduisait pas le mien il boitait. Ici, mon grand-père garait sa voiture. il pouvait la surveillait depuis la salle à manger. Les volet en métal. Les volets nouveaux. Les projecteurs en haut de chaque barre d’immeuble. Enormes projecteurs qui éclairent les parkings pour lutter contre la nuit. On revient vers la rue des neuf soleils. On voit l’immeuble de la rue de l’oradou, de derrière. On voit les fenêtre. Il y a l’église sur le boulevard. On marche à gauche de l’église on se rapproche de l’immeuble de la rue de l’oradou, par derrière. On revient devant. Je te montre l’emplacement pour affiche et photos du cinéma paroissial, le familia, l’emplacement pour le cinéma est devant l’église. De l’autre coté du boulevard vécut celle qui m’offrit la voiture en carton, noël 79. Premier amour ? Nous longeons l’église sur sa droite, nous rejoignons la rue de l’oradou. Là un terrain de tennis chez un particulier chez qui nous allions joué. Nous entrons dans la propriété. Un homme nous rejoint. Echangeons quelques mots. C’est dommage que son frère ne soit pas là c’est lui qui s’occupait de ça dit-il. il porte un seau qui semble lui pesait. Il revient du bas du terrain. Le terrain de tennis défoncé. Sa fille va construire une maison dessus. Ils construisent des maisons sur les lieux de notre enfance. La maison des cours de catéchisme. La grosse femme qui tiendra le magasin de journaux plus tard. Son mari tout maigre ah moi je n’y crois pas mais ascension je sais ce que ça veut dire, ascension ascenseur, la boulangerie fermé, regarder dedans, entrer dans l’immeuble par les garages, les caves, puis la cage d’escalier, ça pue, dans les deux cages d’escalier ça pue, les boîtes aux lettres ont changé, les boîtes aux lettres en bois ont disparu, les boites aux lettres sont en métal, et dehors, maintenant. Marcher jusqu’en haut. Me retrouver devant la porte. Les serrures n’ont pas changé. Du bruit dans l’appartement à ma gauche. Peur que quelqu’un ouvre une porte. Je n’ai rien à faire ici. Décor la mort. Je décore la mort. Je ne reste pas. Jour gris temps frais. L’immeuble en face. F elle m’avait fait mon signe astral. Un homonyme de l’ami d’enfance qui s’est branlé par le curé. La barre d’immeuble pour les étudiants de l’école des impôts, une femme asiatique, un souvenir flou mais quelque chose de doux, un cours de catéchisme chez elle aussi. Le traumatisme de ce trottoir : être le bouc-émissaire du petit teigneux, à chaque fois qu’il me croise il me bouscule d’un violent coup d’épaule, est-ce que je change de trottoir est-ce que je suis allé jusque là ça s’est arrêté quand, la pharmacienne c’était la femme du maire de la ville quand il n’était pas encore le maire est-ce qu’elle est toujours sa femme est-elle toujours pharmacienne. L’immeuble où tu as vécu entre 80 et 86. ça te secoue ça nous secoue tout ça. là je jouais au tennis, contre le mur. Là aussi, là aussi. De fenêtre d’immeuble à fenêtre d’immeuble, on pouvait se voir. On ne le faisait pas. Tu venais chez moi. Tu venais te réfugier. Je devais jouer beaucoup derrière. J’allais beaucoup me réfugier chez un certain MP. Les clés. Les serrures n’ont pas changé. Un décor, c’est mort. hier, c’est mort. lieu vide. Comment le peuplons-nous. lieu vide de ma vie présente. Tout en regard vers le vide du passé. Ma vie morte enfuie. Des peaux mortes. Jean-Luc le rival il était là avant que m’importe l’antécédence la jalousie n’excuse rien à commencer par elle-même. Je comprends la jalousie. Je ne la défend pas. je ne l’aime pas. mais je la ressens à l’œuvre dans le corps de l’autre, par le souvenir de l’autre, dans mon rapport d’écoute à son corps et à sa parole, toi, aujourd’hui. La rivalité Patricia-Patrick. Le cœur est un. Indivisible. Aujourd’hui je garde tout pour moi. je n’en peux plus. 4O ans à tout garder. Un hurlement. Le joyeux hurlement, vas-tu te l’offrir enfin. une pause. Allons manger de l’autre côté de la gare. Passons non loin de là où M a oublié qu’il n’était plus un enfant, a continué de rentrer chez lui en escaladant la paroi de l’immeuble pour rentrer par la fenêtre de sa chambre d’enfance mais il n’était plus un enfant lorsqu’il le fit pour la dernière fois, lorsqu’il tomba, lorsqu’il en mourut. Quel âge avait-il. Tu me parles de F que tu as croisé l’autre jour, il travaille en usine aujourd’hui, tu ne lui as pas demandé son numéro de téléphone, est-ce qu’il a demandé de mes nouvelles, il avait l’air d’aller bien, oui. nous mangeons. Nous revenons à l’immeuble dans lequel tu vécus six ans. Revenir pour voir si la phrase de Patricia n’est plus sur le mur. Elle n’est plus sur le mur. J’étais déjà revenu il y a quelques années. Est-ce que tu es sûr, cette fois. Plutôt crever. Nous passons devant l’école où nous nous sommes rencontrés pour la première fois. La première fois que je t’ai vu, c’était dans le blockhaus, non, c’était dans le théâtre du sphynx, non, c’était à la séance d’impro, peut-être, j’ai terriblement peur, de vivre, la première fois que je t’ai vu je me souviens c’est quand G est venu à N pour travailler lui et moi sur le texte en fin d’écriture. Nous passons devant l’école. Nous sommes des anciens écoliers, est-ce que nous pouvons entrer. Des très anciens alors. Oui. Il vaudrait mieux demander à la directrice. Nous regardons depuis dehors. Les trous dans le sol. Le petit préau disparu. Le bâtiment en bois au bout pour un premier apprentissage d’une langue étrangère, de la musique, l’instituteur et sa grosse moustache, sa femme, la main qui se jette dans la vitre qui explose qui coupe la main, la cantine où les femmes rustres s’appellent par leurs prénoms et se vouvoient. Le passage souterrain par lequel on accède à la salle de sport, par lequel des enfants disparaissent. La disparition des enfants. Le pont de Naud. La professeur de français qui habitait là dans cet immeuble son nom est toujours inscrit sur une sonnette. Aller voir les morts. Aller chez les morts. Faire parler les morts. Regarder droit dans les yeux chaque mort et confronte ta parole à leur présence enfui que la tienne convoque. Se rapprocher du lycée. Là derrière cet immeuble dans ce parking à ciel ouvert et en longueur nul souvenir de quoi mais des conneries. Un café au bar juste à l’entrée du lycée. Est-ce toujours un bar pour lycéen. Ça ne semble pas. A quoi ressemble un lycéen. A quoi ressemble un bar fréquenté par des lycéens. Pas à ça, confirmation par le bar plus tard de l’autre côté du lycée où je bois une menthe à l’eau. Entrer dans le lycée. La cour. La course. il manque des arbres. Patrick, qui a des souvenirs, fait souvent la remarque de cela ou cela qui manque, de cela ou cela qui n’est plus. Nous marchons vers les gymnases. Des adolescentes ouvrent une porte. Nous ne faisons que regarder. Nous n’avons pas le droit d’être là. Mais que fais-tu donc là, insensé, sur cette terre où c’est mort à ton enfance parmi les enfants vivants que tu chemines. Les marches d’un amphithéâtre à ciel ouvert. Les salles sombres du rez-de-chaussée sous-sol. Français. C’est moi qui ai tout fait toi tu n’as rien fait mais de quoi tu parles. Cours de musique. La salle tout au bout aussi je me souviens, il y avait ce type, une masse, un chic type, il avait frappé une prof, il m’aimait bien, nous entrons dans les couloirs. Nous marchons dans les couloirs. Silencieux. De rares élèves probablement exclus pour quelques minutes attendent à côté des portes. Le centre de documentation et d’information. J’entre dedans. Je regarde. Ils sont au travail. Ils semblent ensemble et heureux. Je ne me souviens de ça. les couloirs silencieux, beaucoup de silence, de l’angoisse, marcher dans les décors de l’enfui, était-ce aussi vide et plein d’angoisse lorsque nous y marchions tous les jours. J’en pleure. De ne m’en souvenir. de rien. Seules des sensations de rêve. L’angoisse toujours. C’est le début de l’année c’est l’appel des noms. C’est pendant l’année et tu ne comprends rien à ce qu’on t’enseigne, tu comprends de moins en moins, tu ne vas pas pouvoir faire illusion jusqu’au bout. Attendre la récréation. Les voilà les jeunes vivants d’aujourd’hui. Il y a beaucoup de couple qui s’embrasse. Et nous les deux corps de 40 ans au milieu d’eux. Nous les regardons. Nous entrons encore dans un bâtiment. Une injustice. Je suis innocent. Je vois crois. Je suis innocent. Je ne vous crois pas. ta mobylette vite on te l’a volé cadeau de fils à papa fils d’ouvrier. Je suis fils à maman fils d’ouvrier. Ta bagnole, pareil, tu l’as plié, pas besoin de cette bagnole, pas la mienne, rien payé, pas ma vie, rien payé, je vais rien prendre, j’ai besoin de rien, j’ai tout, j’ai rien, je prends rien, j’efface tout, j’avale un litre d’alcool fort, je prends, tu montes à mes côtés, tonneaux dans le champ au milieu de la forêt, on aurait bien pu mourir, là, tous les deux. c’est qui notre bonne étoile. Nous sortons du lycée. Nous allons au bar en face. Menthe à l’au, café. fumée de cigarette. C’est tout mignon tout propret. Pour moi c’était un repère mal famé ce bar. Il est bientôt de nous quittons. Je t’accompagne jusqu’à l’école où tu vas chercher tes enfants. Je rejoins Patricia. Je ne vois pas tes enfants ce jour-là. la nuit est tombée déjà. On se dit à peine au revoir. On ne s’est pas reparlé depuis. C’était il y a un mois. 17h39. Aujourd’hui. Je t’appelle. Boîte vocale. Les derniers mots que je dis sont nous sommes dans l’école. Tu vas chercher tes enfants. Je rejoins Patricia. Nous nous disons à peine au revoir. Je t’embrasse. A bientôt.

Chant 11. Au revoir, C. Nous allons faire un tour chez les morts. Après ça, nous reviendrons te voir. Je reviendrai pour une nuit encore. Nous l’appellerons : la nuit d’après les morts, si tu veux bien. Je te la promets des plus. En. Attendant. Je te nomme la redoutable, à voix de femme, au revoir ma redoutable. Le soleil se coucha. L’ombre envahissait les rues. Mais de quelles rues parles-tu. Je parle des rues du lieu où le récit se dit. Non de celles où le récit à lieu. Nulle rue dans le corps du récit. Seules m’importent les rues de cette ville où je te parle, aujourd’hui, seul décor. Là, fais ta prière. Là, sacrifie l’animal. Et que les âmes des défunts trépassés affluent. Les voilà. Ils accourent. Avec d’étranges cris. Le premier, à venir vers moi, est le dernier des nôtres à être mort. Tu fus plus vite à pied que moi sur mon navire lui dis-je. Il me prie. D’honorer sa mémoire. Je le promets lui dis-je. Par les miens absents, par ma femme, mon père, gardien de mon enfance. Je te promets. Toi qui décida par la mort de rester chez C. A toi qui par la mort éprouva le seul moyen de rester, moi vivant je te promets de rester vivant, pour toi j’éprouverai le seul moyen de rester = continuer, d’être. Je vis ensuite ma mère vivante encore lorsque je quittai la terre natale la dernière fois que je la vis elle était en vie là je la vois elle morte je veux la serrer dans mes bras mais son corps si je le vois je ne peux désormais plus l’étreindre ah c’est donc ça. Ensuite vient le vieil homme qui me dit ce que sera ma vie. tu désires un doux retour dit-il. mais un père va te l’aigrir. La vengeance du père d’un fils t’accompagne pour un temps long car il t’en veut d’avoir aveuglé ce fils, oui. Ecoute-moi. Si tu ne penses qu’à ton retour, tu retourneras. Si tu penses au plaisir du temps présent, si tu penses à assouvir ton désir dans le temps présent, tu trouveras la mort où tu assouviras, ayant vécu. Ne garde pas tout pour le retour. ne sois pas celui qui ne fais que passer. Je suis celui qui ne reste qu’un temps. Aussi longtemps que je reste je ne reste qu’un temps. Car je suis celui de retour, je suis, celui en chemin qui veut rentrer mourir là où il est né, je veux bâtir une maison pour mourir : et dans la joie. Je veux me défaire de mon nom. Je veux que mon père puisse mourir. Je veux donner la terre et le nom qui sont les miens à l’enfant que je reconnais comme étant le mien. Je veux que mon père puisse mourir et que mon enfin puisse vivre. Je dis que le nom de ma vie s’écrit entre ses deux corps. J’entends le vieil homme. Il dit comment il me faudra partir encore. Sans savoir où je vais. Mais à la recherche de. Sans savoir où je vais. Mourir. A la recherche des hommes tout différent de moi. avec sur l’épaule un objet identique à celui dont je me sers pour marcher et dont ils se servent, eux, tout autrement. Le jour où je croiserai ces hommes. Je planterai mon objet dans la terre et je pourrai marcher sans lui. Et je pourrai enfin. Vivre le retour. Et mourir. Mourir en paix. Le vieil homme me prédit mon retour. le récit viendra confirmer. Le vieil homme me prédit l’après de mon retour. ma vie non écrite en les mots du récit confirmera. L’au-delà du présent. Récit. Ecrire l’au-delà de O. et la mort viendra te chercher or de la mer, une très douce mort qui t’abattra affaibli par l’âge opulent. Et le peuple autour de toi sera heureux. Et. Je demande à ma mère morte des nouvelles de la vie chez moi en mon absence quand elle y vivait encore. Mon père, mon fils laissés là-bas jouissent-ils encore de mon pouvoir. Ton veau pouvoir. Ton fils. Ton père. Et moi, moi ta mère. Sache que c’est le regret, le souci de toi, mon amour pour toi, qui m’ont ôté la douce vie. Et. One by one toutes les femmes mortes je veux les voir, elles viennent, toutes, il les veut, toutes mortes, vivantes, après les avoir toutes voulues vivantes toutes mortes il les veut. Et une. A une. Et toutes. Ont couché avec leur père. Une seule avec son fils. Ce sont elles, les femmes qui lui viennent. Lumineuses de l’amour d’un père, toutes. Une seule avec son fils. Lumière sombre irradiante vigueur insurmontable. Toutes, il les veut, toutes, et le père, de chacune c’est lui. Femmes mortes, elles sont celles qu’il n’aura jamais. Après, sa mère. Toutes, mortes, toutes. Il ne voit que des femmes. Il voit des femmes partout. Même chez les morts. Retour. Retour au contexte, retour au lieu d’où se fait le récit. Nous sommes chez les P. nous sommes à P. ville de N. c’est aujourd’hui. Le père de la belle fiancée qui ne sera pas mienne du moins je n’en dirai rien veut que je lui des hommes, veut que je nomme les héros que j’ai vus. Cette nuit sera longue. Interminable. Il n’est pas l’heure ce dormir. Raconte encore et chez nous reste, encore un peu, tout est bon lorsque tu es là, écoute-nous. Malgré ton désir de retour. Accepte, de patienter jusqu’à demain. Sur toi les mots sont beaux, c’est ton nom. Rester, ici, une année encore je le veux bien, si c’est pour obtenir un prompt retour. et. je nommai les héros que je vis lorsque j’étais chez les morts. Et les morts m’interrogèrent sur les suites de la vie. je répondis pour ce que je savais. Pour ce que j’ignorais je disais la vérité, car je ne suis pas l’un de ces charlatans fabricants de mensonges qui empêchent d’y voir clair, n’est-ce pas, lorsque j’ignorai je me tournai vers toi qui lis ces lignes. Toi, je sais : tu sais ce que j’ignore. Lorsque j’ignorai. Je me tournai vers toi qui écris ces lignes. Je le jure. Je n’écrirai rien dont je ne puisse répondre de ma vie même. Mais nous, nous savons, nous, nous savons la suite, la suite de l’histoire, nous, nous la savons, la suite de l’histoire que toi, pris dans le cœur du récit par la mort tu IGNORES. Moi, je suis mort, et je n’en tire nulle gloire, et je te le dis : mieux encore vaut-il être esclave que mort. moi, je suis dans le regret de cela que nous avons vécu lorsque nous étions vivants tous deux. aujourd’hui je marche vers toi pour la réconciliation, pour le pardon. Mais tu ne réponds. Et mon cœur préférait encore, au fond de moi, voir les âmes d’autres défunts. Je lis. Je n’entends rien. je suis dans la lecture et sans le sens des mots, je suis dans le plaisir de la mastication du langage. J’attendis. Sans bouger. Dans l’espérance qu’il surviendrait encore quelque héros mort autrefois. Dans l’espérance de voir ceux du passé. Mais déjà s’assemblaient sans nombre les morts avec d’étranges cris. Et la peur verte me gagnait. Je me hâtai de rentrer au bateau. Le courant nous emporta. D’abord à force de rames. Puis ce fut un très beau vent.

Et tu recherches un principe d’équivalence. Entre le toi dedans et le dehors tu cherches à savoir. Qui du plus inconnu qui du moins. Tu cherches le toit dehors assurément. De demeure en demeure. Où rester. Cela. Semble ne pas exister. Tu penses le chemin de petit. Tu l’inverses : de grand à petit. Tu traces des cartes dont la variations des échelles te permettront de mesurer le monde, où que tu te trouves, de marcher dans la ville, quelques soit l’heure, et d’entrer dans la maison, enfin, où nul ne demeure. Tu fermes les yeux. Les quatre points cardinaux clignotent. Il en manque un. Deux. il en manque trois. Tu fermes les yeux. Six points cardinaux clignotent. Il en manque un. Tu fermes les yeux. Six points clignotent. Devant. Derrière. A droite. A gauche. dessus. Dessous. Le septième, ce n’est pas toi. Il y a celui qui règne. Il y a ceux réunis qui par la parole invitent la nourriture essentielle à chacun de nous. il y a ceux à genoux. Il y a ce sexe dressé en plein cœur de la maison que garde la femme en l’absence de son homme, au côté de son fils. Que penses-tu qu’elle en fait. Du sexe dressé. De son homme. De son fils. Une absence. Que pensent-ils qu’elle fit, chaque nuit. Prétendre = tendre, en avant = présenter. Attendre = faire attention. La venue. De l’imprévu. Le non vu avant. Le jamais venu. Servir = être escalve, être soumis, être dévoué, à. Mon amour. Je te dessine. Une carte. A jouer. Je suis l’œil unique. Je suis le sexe dressé vers le septième point cardinal. Je suis celui qui ne remplace pas l’inconnu. je suis le temps du récit mon corps = le temps de ma vie. je suis celui dont le crâne emplit le cœur de la maison et dont la parole va jusque dans la ville, va jusque dans le monde. Je dessine les contours d’une absence et je tremble dedans. Ta présence, ma présence, un monde. Je m’allonge un instant je voudrais me reposer. Je ne suis toujours pas là. je pose la tête contre un rocher. Des animaux me poussent dans tous les membres. Il n’est pas utile que je me transforme. Tout est là déjà. C’est l’accès qui me manque. C’est le mouvement. J’incarne le mouvement de l’animal : non vers l’homme, mais vers l’âge. J’ai dans le crâne des femmes aux visages troués, dans chaque trou je plante un sexe dressé, je suis face à la septième femme et ma parole muette m’attache au poteau mais je la vois elle vient, je tiens bien serrés mes doigts pieds entre eux, les liens qui m’attachent me tiennent le sexe ferme, je regarde le sol encore non foulé, je relève la tête, ma parole est une larme de sperme qui tombe au sol et dans mon crâne des femmes à tête de mort, dans mon crâne trois visages et un seule œil, trois visages de femmes vieilles, deux de profil, une de face, la première a la bouche ouverte, est-elle morte, la seconde a la bouche tordue, la troisième est la troisième et toutes trois tiennent les paupières closes et leur trois crânes se touchent et dans l’espace laissé vide entre leurs trois crânes : un œil te regarde. Je me réveille. Il est 6h29.

Cher V. J’ai bien reçu tes photos. Et je me demande, à les voir : comment placer un corps simplement dans l’espace. Comment un corps un corps, comment se déplacer, simplement. Comment ne pas penser à ton corps quand tu marches dans l’espace. Comment marches-tu dans l’espace quand tu penses à ton corps. Comment y marches-tu lorsque tu n’y penses pas. J’ouvre le livre dont tu as parlé un soir et que j’ai commandé, et qui attend d’être lu, si un livre attend. 1976. Je vois une salle à manger, je vois une télé, je vois un père, une mère, une grand-mère, un grand-père, je vois une porte vitrée, un petit couloir, encore une porte, non vitrée celle-là, je vois un lit, dans une chambre, il faut dormir mon petit, demain c’est l’école. Cher L, cher J. enfants chéris. Enfants premiers. Enfants d’ensuite. Faites moins de bruits dans la maison. N’écoutez pas. Hurlez. Montez sur les tables. Désobéissez. Taisez-vous. Du calme, du calme. Cesse donc un peu de leur donner des ordres. Que veux-tu que je fasse. Que je leur raconte une histoire ? Non, je voudrais que tu les écoutes, je voudrais que tu leur parles. Et toi, que voudrais-tu. Moi. J’ai cessé de vouloir. Et crois bien qu’il s’agit là d’un geste de joie.


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